Emotion et indignation
Une tragédie avec l’ignoble assassinat d’un enseignant, notre collègue, a marqué le début des vacances de toussaint, vacances pourtant tant attendues après une rentrée de septembre pas comme les autres.
Emotion
Ce meurtre est une attaque à la laïcité de l’Ecole, une des valeurs défendues par le SNIES. Dans notre profession, quel que soit notre lieu d’exercice, elle prend tout son sens. Nous prenons en charge tous les « patients » et leur apportant les soins requis, quel que soit leur croyance religieuse ou leur absence de croyance.
La laïcité est inscrite dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen suivi par d’autres textes réaffirmant ce principe, dont en 2013, une charte pour l’école. Nous pouvons être amenés à signaler une atteinte à ce principe. L’accès au savoir, à l’éducation ne peut être sacrifié.
« Ouvrir une école, c’est fermer une prison » Victor Hugo.
Indignation
Depuis le début de la crise sanitaire sans précédent, nous continuons à exercer nos missions, avec la même implication. Nous nous efforçons constamment de répondre à toutes les sollicitations, de nous adapter en permanence aux nouvelles consignes, d’apaiser les inquiétudes légitimes…
Les décisions semblent être prises la veille pour le lendemain sans dialogue social préalable, sans prise en compte des avis des syndicats et des professionnels pour exercer en toute sérénité, nous avons besoin de reconnaissance, reconnaissance dont nous ne bénéficions pas.
Notre ministère en demande toujours plus.
Renouveler les PAI à l’identique. Oui ! Une attente si forte des médecins de l’Education Nationale pour libérer du temps médical au détriment de nos missions !
Réaliser des tests antigéniques aux personnels. Oui !
Participer à l’effort face à la covid 19, c’est notre quotidien, sans équipement, sans nouveaux emplois et toujours au détriment de nos missions ! Des promesses de rémunérations, "que des promesses" pourraient témoigner des collègues scrutant leur fiche de paye pour voir apparaitre le versement de la prime « covid » de la première vague.
Participer aux visites médicales des élèves lors de leur troisième et sixième année.
Oui. C’est le retour d’un service de santé scolaire, abandonné depuis des dizaines d’année pour inefficacité.
Non, ce partage des rôles ne correspond pas au parcours de santé, jalonné de visites médicales à réaliser par les médecins uniquement, de dépistages infirmiers et de suivis infirmiers s’appuyant sur ces bilans médicaux.
Oui, le SNIES veut travailler en collaboration avec l’ensemble de l’équipe éducative dont les médecins.
Non, le SNIES refuse d’abandonner les missions de notre profession pour libérer du temps médical, cela s’appelle des transferts de tâches. D’autres solutions existent Monsieur le Ministre.
L’accord Ségur. Non ! Pas pour les soignants de l’Education Nationale. Non à une augmentation de 183 euros mensuels.
Le grenelle des personnels. Oui mais Non. Oui on vous entend. Non, nous n’avons pas de budget.
Une prime d’équipement informatique de 150€ annuel. Non ! Vous n’êtes pas enseignant !
Nous sommes au bord de l’épuisement professionnel, notre fédération l’UNSA Education a procédé à un signalement d’alerte au Ministre de l’Education Nationale afin que des mesures immédiates soient prises pour remédier à cette situation.
Noël approche avec ses espérances. Le père noël sera-t-il porteur d’un message d’espoir ?
Oui Syndiquons nous, oui gardons le contact si précieux qui nous relie, oui défendons ensemble métier, oui gardons notre confiance au SNIES qui tiendra très prochainement son congrès national.
Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année, qui, je le souhaite vous apporteront un peu de chaleur et de réconfort.
Prenez soin de vous.
Bien syndicalement
Ivry le 18 novembre 2020
Brigitte Accart
Secrétaire Générale