Edito Des infirmier.es à bout de souffle
Des infirmièr.es en burn out
Des infirmièr.es en arrêt maladie
Des infirmier.es démissionnaires
Des infirmièr.es en disponiblité.es
Des infirmièr.es résigné.es, fatigué.es, épuisé.es,
Mais des infirmier.es résiliant.es et courageux.ses pour affronter quotidiennement notre exercice dans de
telles conditions !
Quel.les professionnel.les de santé peuvent assumer et se prévaloir d’être à la fois infirmier.e de santé publique mais aussi avec des missions d’infirmièr.e puéricultrice, d’infirmière psychiatrique, d’infirmièr.e urgentiste, d’infirmier.e de prévention, d’infirmier.e d’éducation thérapeutique, d’infirmier.e de santé au travail, d’infirmièr.e engynécologie, d’infirmièr.e tabacologue et d’addictologie, d’infirmier.e pompier, d’infirmier.e en orthopédie, et de soins en tout genre ? Aucune profession ne possède autant de polyvalence dans sa pratique sur un public aussi vaste allant de la petite enfance à de jeunes adultes, nos collègues infirmier.es hospitalier.es ont des missions bien spécifiques dans un seul domaine d’exercice !
Autant de connaissance à maitriser et de savoir-faire à appliquer : c’est ça notre spécificité d’exercice qui doit êtrereconnue et valorisée !
Les élèves peuvent ainsi bénéficier de soins polyvalents, touchant des spécificités multiples, gratuitement et sans délai.
Mais tout cela reste invisible aux yeux de notre Ministre qui semble bien loin de nos problématiques : « Monsieur Le Ministre nous vous invitons à passer 1 journée à nos côtés, et non un repas avec vous, afin que vous mesuriez l’importance et l’envergure de nos missions et de nos compétences ! ».
Certains députés diront que nous sommes « les clés de voûte de la santé à l’école » (Mr REDA ROBIN) d’autres diront que nous sommes indispensables, reconnu.es et identifié.e spar les élèves, alors ne changez pas ce qui fonctionne pour résoudre un problème de manque de personnel !
Nous ne pouvons pas travailler en collaboration avec un médecin qui n’existe pas, ce n’est donc pas une volonté de ne pas collaborer ou un problème organisationnel mais réellement un manque d’effectif !
Ne réduisez pas nos compétences et notre expertise à des missions d’exécutant.es, pour cela il y a des assistant.esmédicaux !
Ne réduisez pas notre métier à un métier d’aide médicaleafin que les médecins réalisent leurs propres missions.
Notre désarroi est apparu massif dans les médias et lors denotre marche blanche le 23 mai 2023 afin que la santéscolaire et nos conditions de travail s’améliorent. Nous n’accepterons plus un tel mépris et nous continuerons notrecombat afin d’être valorisé.es et reconnu.es.
Nous n’avons pas attendu des rapports pour nous adapterface à la pénurie de médecins :« Monsieur le Ministre cela fait déjà presque 10 ans quenous travaillons avec les médecins de ville, avec les spécialistes et les structures d’adolescent pour faire face au désertmédical et psychiatrique ! ».
Nous avons su nous adapter, non sans mal, et parfois très seul.es, pour trouver une solution pour chaque élève en consultation infirmière. Notre travail au quotidien es tmalheureusement fait de choix entre nos missions, ces choix subis par nos collègues génèrent un sentiment de non satisfaction et de souffrance au travail.
Le métier d’infirmièr.es est un métier d’engagement humain avant tout, de vocation. Dans ce terme certain.es ne se reconnaîtront pas ou plus à cause de l’aspect religieux du terme. En effet, au XIIe siècle, nous étions gérés par les ordres religieux, en bénévoles dévoué.es, un sacerdoce !
C’est bien là notre héritage si difficile à porter aujourd’hui et la cause de nos difficultés à être revalorisées: tout accepter sans jamais se plaindre ! Mais l’engagement et le choix de ce métier est lié à une capacité, une aptitude, une réelle disposition et une appétence à prendre soin de l’autre.
Le « prendre soin », est donc une valeur humaniste profondément ancrée chez les infirmier.es , qui nous tient à cœur.
Quand ces valeurs sont menacées, le sens de notre travail se perd, l’engagement se détourne et les risques psychosociaux surviennent !
Nos plaintes sont légitimes et ne doivent pas être diminuées par l’argument « c’est une vocation » !
Le SNIES UNSA Education mettra tout en œuvre pour défendre la profession au sein de l’Education Nationale, tant sur nos conditions salariales qu’humaines !
Rejoignez le SNIES UNSA Education, des équipes dynamiques, disponibles, à l’écoute, sur le terrain, connaissant parfaitement vos difficultés et vos besoins !
Toutes les équipes du SNIES UNSA Education vous souhaitent, chèr.es adhérent.es, de bonnes vacances!
“Là où vos talents rejoignent les besoins du monde, là est votre vocation” disait Aristote.
Gwenaelle Durand
